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LES PORTES DE L’ENFER

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Message  admin piero Jeu 10 Juin - 19:53

LES PORTES DE L’ENFER

Soixante-cinq ans après, des victimes de SS et leurs bourreaux se souviennent Le poids du chagrin face à celui de la conscience. Un document très fort.

Sur la photo jaunie, une jeune fille aux rondeurs enfantines fixe l’objectif d’un air grave. Soixante-cinq ans ont passé. La vieille femme au visage froissé de rides murmure: « C'est toujours présent dans ma mémoire. » Pour ceux qui l'ont vécue, cette journée du 12 août 1944, dans le petit village toscan de Sant’ Anna, ne s'effacera que dans la mort. Ce matin-là, une compagnie de SS ratisse les maisons pour débusquer des partisans - les résistants italiens. Mais les hommes sont en fuite dans les montagnes. Ne restent que des femmes et des enfants. Tous seront massacrés. « Ma mère a été abattue la première. Elle tenait un bébé dans ses bras. » - «Ma sœur de 8 ans n'était pas un partisan. Mon frère de 3 ans non plus. Une fois qu'on a dit ça, on ne peut que pleurer ... » Tant d'années après, ils gardent la gorge nouée : les mots ne passent pas. « On a utilisé deux mitrailleuses. Et on a tiré jusqu'à ce que plus personne ne bouge. »

C'est l’une de ces forces de ce document poignant de Lionel Feuerstein et Patrice Brugère: un ancien SS, présent lors de cette tuerie, témoigne. Adolphe Beckert avait 20 ans. Avec une sorte de véhémence qui masque mal son malaise, il se souvient: « On venait nettoyer la région des partisans. On nous avait dit d'amener tous les hommes qu'on trouverait sur la place de l'Eglise. » Mais ce sont des femmes et des enfants qui arrivent par vagues. Les femmes perçoivent aussitôt le danger en voyant les mitrailleuses. Beckert : « Elles ont discuté avec le curé, puis elles se sont mises à genoux et ont commencé à prier. » Sur la place de l'Eglise, la tension monte. Un témoin : « Alors le prêtre a pris un bébé dans ses bras, il l'a soulevé et a dit aux nazis: "Ayez pitié de cette créature! " » En réponse, l'officier tire une balle dans la tête du bébé, puis du curé. « Et juste après ils ont mitraillé tout le monde. »

Sur un mausolée sont alignées les photos des martyrs, les petits Enzo, 3 ans, Vélo, 7 ans, Carla, 3 ans, Maria, 3 mois, tant d'autres, et celles de leurs jolies mamans. Beckert : « Ils ont tiré jusqu'à ce que plus personne ne bouge. Je voyais les balles qui traversaient les corps de part en part, ça sifflait de partout ... » On sonde ce visage. Que cachent ces yeux projetés dans l'horreur? Alors que certains agonisent encore, les nazis jettent sur eux des draps et des chaises récupérées dans l'église, puis ils passent le tout au lance-flammes. Il n'y aura aucun survivant. A midi, les SS sont repartis, ne laissant derrière eux que des cendres. Et 560 cadavres. Il aura fallu la découverte d'archives abandonnées dans une armoire, en 1994, pour que la justice italienne se penche sur cette histoire. L’enquête permettra de retrouver une dizaine de responsables de ce massacre encore en vie. Ils seront tous condamnés par contumace à la prison à vie, en 2005, par le tribunal de La Sépia. Mais l'Allemagne n'extradant pas ses ressortissants, ils continuent de vivre sans entrave. Adolphe Beckert s'était juré de témoigner un jour si cela s'avérait utile. Il aura donc tenu parole. Sans renier son parcours d'ancien soldat d'élite engagé volontaire dans les Waffen SS, il revient sur ce «jour horrible » qu'il n'a jamais oublié. D'autres SS sont ici filmés en caméra cachée. Eux sont dans le déni. Il y a du pathétique dans ces vieillards chancelants fuyant autant les objectifs que leur passé. Ludwig Goering a abattu 25 femmes d'une rafale de mitrailleuse à Sant’ Anna. Il dit :

« Pendant toutes ces années de guerre, je me suis battu partout. Mais je ne suis pas un assassin. J'étais un soldat, je n'étais pas en vacances là-bas ! Mon supérieur m'a ordonné de tirer, je l'ai fait, sinon il me logeait une balle dans la tête. C'était comme ça... »

Une vie a passé et ils sont là, ces survivants de l’apocalypse, à affronter les jours avec leurs souvenirs, ou leur conscience. A 83 ans, son beau regard voilé par tant d'images de fin du monde, Bianca ne retient pas ses larmes: «C'est peut-être un péché mais moi, pardonner, je n'y arrive pas ... » On préfère ne pas imaginer ce qui peut traverser l'esprit de ceux qui ont manié les mitrailleuses ce matin-là, sous le ciel radieux de Toscane, quelles images, quelles hantises les submergeront à l'instant de basculer en enfer ...



Sources : Extrait de l’Editorial de N°2312 de Téléobs.




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